Les remparts

La grande mosquée et les remparts font la fierté et l’originalité de la médina de Sfax. Cette ville médiévale fortifiée a su conserver son enceinte dans sa quasi intégralité, le long de sa prestigieuse histoire, depuis sa fondation au IXe siècle, sous l’autorité des émirs aghlabides. Ces remparts de deux milles mètres de longueur, ponctués de tours et de donjons dont la casbah à l’angle sud-ouest et borj-annar à l’angle sud-est, et circonscrivant une superficie de 24 hectares, celle de la médina, laissent admirer leur monumentalité que couronnent créneaux et merlons en forme d’arceaux aigus, zigzagant le long des courtines, et cernant de leur couleur ocre cette cité si dynamique malgré ses modestes dimensions.

Les remparts

La grande mosquée et les remparts font la fierté et l’originalité de la médina de Sfax. Cette ville médiévale fortifiée a su conserver son enceinte dans sa quasi intégralité, le long de sa prestigieuse histoire, depuis sa fondation au IXe siècle, sous l’autorité des émirs aghlabides. Ces remparts de deux milles mètres de longueur, ponctués de tours et de donjons dont la casbah à l’angle sud-ouest et borj-annar à l’angle sud-est, et circonscrivant une superficie de 24 hectares, celle de la médina, laissent admirer leur monumentalité que couronnent créneaux et merlons en forme d’arceaux aigus, zigzagant le long des courtines, et cernant de leur couleur ocre cette cité si dynamique malgré ses modestes dimensions. Les voyageurs européens du XIXe siècle rapportaient que ces remparts offraient de loin à leur regard curieux le miroitement de leur blancheur sur les flots des hauts-fonds marins. La restauration de ce monument a en effet préservé des témoins de plusieurs couches superposées de badigeon à la chaux. Au plan constructif, cette muraille dont la hauteur varie entre 8 et 15 mètres, est remarquable par son dévers extérieur. Elle fut selon les historiens construite d’abord en adobes (tûb), puis reprise de façon progressive en moellons liés par un mortier de chaux. Cette maçonnerie si impressionnante est consolidée par un chaînage de branches d’arbres comme le thuya et la vigne, enfouies dans l’épaisseur des murs, et surtout par une série de harpes en pierres taillées dans le gré coquillé. A ce titre, les remparts demeurent un témoignage patent de cette fameuse technique de l’architecture africaine antique : l’opus africanum. Les deux uniques portes historiques ouvertes dans cette enceinte sont Bab al-Jebli qui ouvre sur la campagne et l’arrière-pays sfaxiens, et Bab al-Diwan qui fait face à la Méditerranée. Toutes deux sont rehaussées d’encadrements en pierre de taille appareillée et portent des inscriptions qui datent ces ouvrages. Aujourd’hui, pas moins de quinze ouvertures facilitent la communication entre cette cité si exubérante et si forte de sa centralité, et les autres entités urbaines de la ville. En raison de leur importance dans la défense de la cité, les remparts étaient quand cela s’imposait, l’objet de travaux de restauration réguliers. Pour financer une telle entreprise, les Sfaxiens aisés y vouaient les revenus des biens de main morte (habous). Aujourd’hui, c’est à l’état qu’échoit la mission de sauvegarder l’intégrité et l’authenticité de cette enceinte classée monument historique national. Autour des remparts de Sfax, s’est tissé un nombre de légendes et de comptes merveilleux colportés par la mémoire collective et qui relatent des épisodes fantastiques de la résistance des Sfaxiens à toute velléité agressive venant de mer comme de terre. Enfin, n’est-ce pas cette muraille qui a donné à la ville de Sfax son nom, puisqu’elle la ceinture comme un pagne enveloppe le corps humain et que les Berbères appelaient selon le géographe El-Edrisi, safaqus (XIIe siècle).

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