Le siège de la Compagnie Sfax-Gafsa

Lorsque le vétérinaire français et grand amateur de recherches géologiques Philippe Thomas découvrit en 1885 les gisements de phosphates dans la région de Gafsa, une société portant le nom « Compagnie Sfax-Gafsa des phosphates et du chemin de fer » fut créée dont la mission était l’exploitation de ce fameux minerai. A cet effet, une voie ferrée fut construite en moins de deux ans pour relier le bassin minier au port de Sfax aux fins d’exporter le produit. Le développement des activités de la Compagnie nécessita alors la construction d’un siège qui pût en accueillir les bureaux. Ce fut en 1907, dans le sillage de l’essor urbain que la ville connaissait en cette période.

Le siège de la Compagnie Sfax-Gafsa

Lorsque le vétérinaire français et grand amateur de recherches géologiques Philippe Thomas découvrit en 1885 les gisements de phosphates dans la région de Gafsa, une société portant le nom « Compagnie Sfax-Gafsa des phosphates et du chemin de fer » fut créée dont la mission était l’exploitation de ce fameux minerai. A cet effet, une voie ferrée fut construite en moins de deux ans pour relier le bassin minier au port de Sfax aux fins d’exporter le produit. Le développement des activités de la Compagnie nécessita alors la construction d’un siège qui pût en accueillir les bureaux. Ce fut en 1907, dans le sillage de l’essor urbain que la ville connaissait en cette période. L’immeuble de « Sfax-Gafsa » est un exemple patent de l’architecture arabisante, à la faveur duquel Victor Vanlensi, l’architecte qui en conçut les plans élabora une singulière fusion des arts locaux, résultat de l’assimilation des différents courants artistiques que la ville de Sfax avait connus, et le modèle européen apparu a début du XXe siècle. C’était d’autant plus notoire qu’il se situait sur une artère principale très passante, l’actuelle avenue Habib Bourguiba, non loin de la gare ; ce qui avait permis de dévoiler les splendeurs cachées de l’architecture médinale occultée par les remparts. Cet édifice se compose de trois niveaux à l’instar de la majorité des constructions de cette période, comprenant une façade principale monumentale et trois ailes qui circonscrivent une cour centrale sur laquelle ouvrent de grandes fenêtres, fournissant aux bureaux lumière et aération. En fait, ce qui distingue ce bâtiment, c’est surtout l’agencement de sa façade principale, fondé sur la symétrie des volumes et l’appareil en pierre de taille sculptée qui la rehausse et qui rappelle ostensiblement celui qui orne celle du mausolée de sidi Abu-l-Hassan Al- Karray et celle de la mosquée sidi Bouchwaycha en médina. Cet appareil est formé au niveau supérieur de la façade de deux couples de fenêtres géminées, surmontées de deux bandes séparées d’une frise en dents de scie ; la première est ornée d’une série de rosaces, tandis que la seconde porte des motifs répétitifs en forme d’arceaux, le tout étant coiffé d’un avant-toit couvert de tuiles vertes, en vogue dans l’architecture morisque. Sur les deux ailes latérales de cette façade se détachent de part et d’autre du corps central des fenêtres très hautes, à grille en fer fondu, et des balcons portés par des corbeaux massifs en pierre de taille. Malgré la disparité trompeuse de l’appareil qui décore la façade principale du siège de la Compagnie Sfax-Gafsa, il ressort de cette ordonnance une harmonie combien subtile et raffinée.

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